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Par les subtiles variations du pinceau et de l’encre, gestes et rythmes, les oeuvres de Michelle Billaud nous réjouissent constamment. L’espace se tend, se drape de manière toujours différente en donnant un sentiment d’immensité, qui dépasse de beaucoup les limites du cadre.
Le souffle naît de l’intérieur du tableau ; le geste devient large, ample, voire violent. C’est ce qu’elle n’a pas encore fait qui la conduit à aller plus loin dans l’audace ou la démesure. Tout d’un coup, sans y prendre garde, la fluidité du mouvement prend une place prépondérante. Le geste prend vie, et sans hésiter, dévoile des secrets enfouis au plus profond de soi. Par sa sensibilité Michelle Billaud exprime l’écho direct d’une émotion que l’œuvre provoque mais ne définit pas. L’expérience du vide se révèle par cette opposition de la couleur et du noir profond, le tracé du pinceau concentre, condense et cristallise. L’ensemble se mue en une projection intérieure. Sur une ligne ténue, posée du bout de son pinceau qui bouillonne d’impatience, une vague d’une puissance folle apparaît. Un trait surgit nourri d’ombre et de lumière. L’ombre se fige, la forme s’ébauche, l’état d’âme investit le regard et l’on accède toujours au rêve. Michelle Billaud a trouvé dans la rencontre du papier, de l’encre et de l’eau le moyen d’expression suffisamment puissant pour exprimer la complexité des sensations et des sentiments de notre temps. L’éblouissement solaire qu’elle nous procure nous ouvre un espace de paix et de sérénité qui mérite notre attention et notre reconnaissance. Bernard Burgher |
FORMATION
Michèle Billaud, née en 1956, étudie de 1979 à 1989 la calligraphie et la peinture orientale auprès du Maître coréen Ung No Lee à l’Académie Go Am de Paris et auprès du peintre chinois Long Gue à Marseille.
TECHNIQUE
Papier de riz très fin, pigments japonais, encre de chine.La peinture est marouflée sur une autre feuille de papier de riz puis sur une toile.